Exposition "L'Age d'or de la Peinture Anglaise" au Musée du Luxembourg
L'Académisme anglais
classiqueOn ne sait pas assez que la Peinture Anglaise du début du XIXème siècle (Turner, Constable), la première à avoir été réalisée en plein air, fut la source d'inspiration des peintres pré-impressionnistes (Romantiques, Ecole de Barbizon). Elle est en quelque sorte celle qui fait entrer la Peinture dans la modernité, préférant être plus suggestive que descriptive.
Malheureusement l'exposition du Musée du Luxembourg consacrée à cet "Age d'or" est pour le moins décalée dans le temps par rapport à la promesse affichée.
Elle rassemble en effet des oeuvres peintes surtout à la fin du XVIIIème, pour un résultat malheureusement bien trop classique et académique. Peu de tableaux décrochés des murs de la Tate Britain de Londres réussisent à séduire le regard du visiteur, à une ou deux exceptions prêt.
Confronté à celle de son aîné Reynolds, la toile de Thomas Gainsborough Lady Bate-Dudley est l'une des rares propositions originales pour l'événement du musée de la rue de Vaugirard. Si elle ne permet pas à elle seule de "sauver" toute la Peinture anglaise (de lui permettre de sortir par le haut) elle mérite complètement en revanche que l'on s'attarde à la contempler.
Gainsborough fait le portrait en pied de l'épouse d'un ami, Lady Bate-Dudley, dans une forêt dont le mince feuillage, à l'instar de la tulle qui recouvre cette dame, est le second voile garant de sa féminité, sa fine ombrelle.
Une visite comparative au Louvre permet de se convaincre que ces artistes anglais n'ont manifestement pas le brio des grands peintres français du XVIIIème (Watteau, Fragonard, Boucher). Reconnaissons tout de même que le peintre John Hoppner réussit tout comme son illustre contemporaine Elisabeth Vigée-Lebrun à puiser dans le génie de Rubens, pour faire le portrait au clair de lune de Jane Elizabeth, comtesse d'Oxford.