Expositions "MoMA" à la Fondation Vuitton et "Pop Art" au Musée Maillol

Essence du "Pop Art"

Publié par arman - mercredi 1 novembre 2017, 15:56 | Voir les avis

moderne

L'exposition "Etre Moderne : le MoMA à Paris" à la Fondation Vuitton montrent en ce moment de nombreuses toiles signées par les plus grandes références du Pop Art.

Comme le mouvement artistique fait en même temps l'objet d'une exposition au Musée Maillol, nous avons choisi de consacrer cet article aux artistes et aux oeuvres qui dans les deux expositions représentent l'essence du Pop Art. 

Certains Artistes du Pop Art (Warhol, Lichtenstein) ont génialement réinventé le trompe-l'oeil, ne se contentant pas de copier simplement la réalité pour donner l'illusion d'un réel fictif.

Trompe-l'oeil et Modernité

Le trompe-l'oeil du Pop Art puise en effet son inspiration dans la part de réalisme que possède le monde imaginaire de la BD. L'exemple le plus fameux est le célèbre "rayon" de boîtes de soupes exposées actuellement à la Fondation Vuitton. Pour leur première exposition dans une galerie de Los Angeles en 1962, Andy Warhol installa les 32 toiles peintes à la main sur deux étagères. Toutes différentes (elles furent sérigraphiées plus tard) elles représentent chacune un produit et un goût différent de la célèbre marque de soupes Campbell.

Campbell's Soup Cans - 1962 - Andy Warhol / Exposition "MoMA" à la Fondation Vuitton

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La réalité d'un rayon de supermarché se trouve substituée par la forme et la fantaisie venues du dessin et de la bande dessinée. La concession à un motif simple et prosaïque, imiter un rayon de supermarché avec sa disposition de boîtes alignées, permet au monde du dessin et de la fantaisie de faire irruption avec réalisme, et de rendre ces boîtes plus originales et plus vraies que nature.

Gold Fish Bowl - 1977 - Roy Lichtenstein / Exposition "Pop Art" au Musée Maillol

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Roy Lichtenchtein lui fait affleurer la réalité parallèle d'un comic book, avec ce bocal à poissons rouges sur trépied : la confusion est énorme car le trépied s'apuie sur trois vrais pieds, tandis que le bocal qui semble cylindrique est lui totalement plat.

C'est le cas également de sa Girl in window initialement acrochée sur le mur extérieur du pavillon américain pour "accueillir" les visiteurs de l'exposition universelle de 1964 à New York. Pour Gold Fish Bowl Roy Lichtenchtein a la noblesse de choisir son motif dans une oeuvre célèbre d'Henri Matisse, Intérieur, bocal de poissons rouges.

Le réel sublimé

Au Musée Maillol, accrochée au mur de gauche sur la photo ci-dessous, l'image imprimée d'une chaise électrique n'est pas en noir et blanc mais en gris et rose !

Electric Chair - 1971 - Andy Warhol / Exposition "Pop Art" au Musée Maillol

Andy Warhol montre ainsi que même l'image d'un objet sinistre peut être belle si elle est noyée dans un rose parfaitement acidulé.

Icônes et Mass Média

Robert Rauschenberg marqué par la prolifération des images dans les médias décide de s'approprier celles qu'ils découvrent un jour dans un numéro du Time.

Landmark - 1968 - Robert Rauschenberg / Exposition "Pop Art" au Musée Maillol

En les doublant, en les "collant" sur la toile (avec une fausse étiquette adhésive) telles des photos familières directement imprimées, Rauschenberg fait siennes les images découpées dans un papier journal, et décontextualisées. Elles sont comme le vestige d'un souvenir perdu et lointain, apportant à l'ensemble leurs ainsi nouvelles parts de mystère.

Andy Warhol choisit lui de multiplier les images de personnalités connues, aimées du public et des medias. Sa technique d'impression recrée à l'infini et à taille réelle le sourire (Jackie Kennedy) ou l'action (Elvis Presley) d'un personnage populaire capable d'inspirer à la base de la sympathie.

Nine Jackies - 1964 - Andy Warhol / Exposition "Pop Art" au Musée Maillol

Double Elvis - 1963 - Andy Warhol / Exposition "MoMA" à la Fondation Vuitton

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Warhol multiplie par exemple (mais jamais exactement à l'identique) l'image de Jackie Kennedy la veuve de JFK, avant et après l'assassinat de son mari, au cours de ses funérailles au centre de la toile. L'Artiste obtient avec les images imprimées en couleur une progression dramatique dans un récit en filigrane connu et déploré de tous. Le choix d'un bleu plus ou moins vif rend plus ou moins latents la joie et le deuil chez une personnalité devenue l'icône d'un récit pictural, celui de sa propre vie.

Les Grands du Pop Art sont des magiciens capables de nous rendre attachantes les images les plus banales et quotidiennes. A découvrir grâce aux prêts exceptionnels effectués pour ces deux expositions.

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