Une exposition en présence de toiles de Van Gogh, au Petit Palais
Des Hollandais à Paris
classique moderneLe Petit Palais présente jusqu'au 13 Mai une exposition consacrée à l'oeuvre des peintres hollandais installés à Paris au cours du XIXème siècle et au début du XXème.
L'exposition était certes l'occasion de voir certains bijoux de Van Gogh et de Van Dongen, mais les bonnes surprises de la part de peintres méconnus furent cependant rares.
Anton Mauve lui en est pourtant bien une ; il s'avère même être le grand peintre du motif particulier qu'il affectionne, celui de la Plage. Sur cette zone lumineuse réfléchissant les rayons du soleil, les personnages vaquent paisiblement à leurs loisirs : cavaliers et chevaux trottant, une dame assise face au vent sur les herbes éparses des dunes, absorbée par le détail de sa couture (comme la Dentellière de Vermeer).
Anton Mauve n'est autre que le cousin par alliance de Van Gogh et le tout premier professeur de peinture du génial artiste d'Auvers-sur-Oise. Mais on l'a vu l'inspiration de Mauve est restée avant tout classique.
Montmartre star
Depuis les premières toiles de Pierre-Auguste Renoir au Moulin de la Galette, Montmartre, ce quartier du nord de la capitale, est une source d'inspiration pour les peintres.
Vincent Van Gogh habite d'ailleurs un temps rue Lepic chez son frère Théo. Il est donc aux premières loges pour mettre de son pinceau en valeur les paysages du quartier.
Immobilisé dans le froid, ce paysage de jardins potagers sur la butte semble nu, vide, écrasé par le givre. Même les pales des moulins et les poteaux des clôtures dessinés d'un trait fin, pointent hiératiquement vers le ciel.
Le vent souffle si fort sur Le Boulevard de Clichy que ses rafales semblent s'imprimer en stries sur les façades des immeubles et les chaussées.
C'est un autre Hollandais, pionnier du Fauvisme avec Matisse, qui va lui aussi fréquenter Montmartre un peu plus tard.
Une main sur les fesses sous un cannottier qui va à reculons. Un nez qui s'avance entre deux sourires entendus. Kees Van Dongen peint les affinités des danseurs en mouvement, leurs déplacements d'avant en arrière et de gauche à droite au son de la musique. C'est une fête qui bat son plein à Montmartre sous les lumières du célèbre Moulin de la Galette.
Paris et sa région
Fort heureusement l'exposition ne se contente pas d'exposer les toiles de ces hollandais parisiens, elle fait participer également leurs amis artistes. Le hollandais Jongkind fut membre de l'Ecole de Barbizon tout comme le peintre Eugène Boudin dont le remarquable Marée Basse à Etaples illumine la pièce dédiée à ce mouvement précurseur de l'Impressionnisme. Cette vue d'une plage et d'un ciel aux nuages d'écume, qui recouvre presque toute la toile, réduit l'horizon à un filet d'eau et la mer à une flaque.
Jongkind peint lui des vues de Paris comme cette chaleureuse et ensoleilée Rue Notre-Dame.
C'est parce que Jongkind était l'ami de Monet et des Impressionnistes que l'on peut admirer dans la même salle cette toile de Sisley le britannique.
Les feuilles oranges s'égrennent une à une sous un ciel au gros grain. Avec le frou-frou des pas on sent la fraîcheur de l'automne le long de cet affluent de la Seine près de Melun. Ce petit coin d'Ile de France est la seconde patrie de Sisley, Moret-sur-Loing un village mondialement connu grâce aux oeuvres du peintre.
Abstraction hollandaise
Le hollandais Piet Mondrian n'est pas que le peintre des célèbres toiles divisées en carrés rouge, jaune, bleu et blancs.
L'Artiste abstrait invente le vitrail pictural métal et or, avec en son centre la lumière qui éclaire comme la flamme d'une vieille lanterne.