La Renaissance italienne dans la collection Alana jusqu'au 20 janvier

L'Art des Grands Primitifs

Publié par arman - mercredi 25 décembre 2019, 19:13 | Voir les avis

classique

Cette saison le musée Jacquemart nous gratifie encore d'une fabuleuse collection privée appartenant cette fois à un couple de chiliens fortunés. Amateurs de la Renaissance Italienne, les collectionneurs ont réuni quelques trésors qui s'inscrivent dans une large période, allant des Peintres Primitifs du XIVème aux maniéristes des XVIème et XVIIème siècle. 

De nombreux grands noms classiques ont placé un de leurs chefs d'oeuvre dans cette collection (Carpaccio, Véronèse et le Tintoret, Pontormo,...). Toutefois, des toiles qui nous ont le plus marqué, nous avons retenu celles du Quattrocento et de la Première Renaissance, pour leurs effets immédiats et fabuleux sur notre oeil.

Avec par exemple ci-dessus cette Trinité fastueuse du florentin Niccolo di Pietro Gerini, où la forme des bouquets tenus par des anges démultipliés répond aux motifs des riches étoffes, les tons orange aussi se répondent entre eux et les jaunes des tuniques et les roses et les bleus. Une magnifiscence aux riches éclats.

Voici ci-dessous une oeuvre encore plus impressionnante, une Annonciation d'un florentin de la même époque, plus connu.

Nous n'apercevons pas la mine dubitative de la Vierge durant l'annonciation, obsédés que nous sommes par le parfait tombé de la tunique rose de l'Ange. Les stries et les pliures y ont la forme géométrique des innommbrables jets des grandes fontaines qui couronnent les jardins. Et le rose (bien moins vif en photo) qui colorerait l'eau de façon surnaturelle rend plus miraculeuse encore l'apparition. C'est tout le génie d'un coup de pinceau qui matérialise le divin, celui du plus grand peintre florentin du début du XVème siècle (avec Masaccio) Lorenzo Monaco (1370-1425).

Voici à présent une toile d'un autre peintre très connu du XVème siècle influencé par Masaccio et Monaco justement.

Aurait-on pu rendre plus humains la couleur de peau et le visage de cet évangéliste se touchant la tempe, plus que ne l'a fait Filippo Lippi (1406-1469). Un autre très grand, et très célèbre, peintre florentin de la Première Renaissance, l'un des maîtres de Botticcelli. On a pu aussi voir la filiation entre tous ces peintres, filiation qui couvre jusqu'au XVIème siècle toute la Première Renaissance.

Toutes ces toiles appartiennent au Gothique International, d'inspiration flamande et qui s'impose dans les cités italiennes à la place des peintures de traditions romane et byzantine. Nous finirons toutefois par des petits panneaux tirés d'un diptyque vénitien peint sous cette première influence. 

<
>

On admirera le soin apporté à chaque détail : notamment aux visages et aux têtes d'animaux dessinés au milieu d'une perspective encore naïve, aux éléments de décors dont la présence reste symboliquement sobre (l'Arbre, la Maison). Une preuve de plus que la collection Alana recèle bien des trésors. C'est d'ailleurs sûrement la plus belle exposition en ce moment à Paris.

Pas d'avis pour l'instant.
Publier un commentaire :