Exposition "Cholet-New York" jusqu'au 16 juin

François et les américains

Publié par arman - samedi 3 juin 2017, 15:18 | Voir les avis

contemporain moderne

La Galerie Kamel Mennour rend hommage à un grand artiste français récemment décédé, le choletais François Morellet (1926-2016). Elle choisit de faire dialoguer ses oeuvres avec les grands peintres de l'Art Conceptuel et Minimal (abstrait) avec qui il était en contact dès les années 1950. 

Nous avions été très enthousiastes lors de la dernière monographie de l'artiste français qui eut lieu dans cette même galerie en 2014. Nous n'avons pas été déçus non plus par l'exposition "Cholet-New York" qui comprend non seulement des oeuvres de Morellet mais également de célèbres américains de sa génération appartenant à la même démarche artistique.

L'espace entre les lignes

La galerie expose ainsi des toiles de François Morellet où l'on respire dans l'espace laissé vide entre les mailles, et l'interstice des lignes géométriques tracées à la peinture à l'huile.

6 trames - 1954 - François Morellet

2 fois 90°, 90°, 45°, 45° etc n°1 - 1957 - François Morellet

Sphère trame - 1962 - François Morellet

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François Morellet écarte les lignes toutes rectilignes de son filet couleur de paille, elles se rejoignent pour libérer l'espace entre les mailles et l'agrandir. 

La seconde toile est constituée de polygones imbriqués, aux lignes brisées bleues et aux angles saillants, qui se répètent à l'identique verticalement. On sent à nouveau l'espace capturé au creux des pièces d'un jeu d'échec qui confond notre regard et les reproduit toutes semblables.

La boule nébuleuse en suspension est constituée de multiples carrés métalliques issus du maillage de lignes verticales et horizontales. Cette oeuvre qui nous éblouit lorsqu'on l'observe de près en marchant, rappelle celles de Rafael Soto quoique beaucoup plus tardives. 

Diagonale-Horizontale - 1975 - François Morellet

Ce bout de bois, cette embarcation symbolique et abstraite retrouve son équilibre sur sa ligne de flottaison, sorte de tracé noir qui s'impose à elle comme la surface de l'eau.

Les Américains

Du fait de son isolement à Cholet la renonnaissance internationale de François Morellet pendant les années 1970 fut relativement tardive. Mais les glorieux pionniers américains de l'Art Minimal et Conceptuel - Franck Stella, Ellsworth Kelly, Sol LeWitt et Fred Sandback, tous de sa génération - connaissaient son travail à l'orée de leur carrière dès les années 1950. La Galerie permet au visiteur de découvrir également ces grands artistes.

Lettre sur les sourds et muets - Franck Stella - 1974 - Collection Particulière

Red, Yellow, Blue III - Ellsworth Kelly - 1963 - Fondation Maeght

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Chez Franck Stella, les carrés de couleur concentriques forment un sas qui aspire notre regard vers une sorte d'infini caché tout au fond au bout...

Trois couleurs primaires exposées sur grand format pour symboliser le bonheur de peindre. Trois polygones qui se recouvrent et s'imbriquent pour former un même rectangle tricolore. Avec Ellsworth Kelly, nous redécouvrons la joie et la puissance des couleurs, avec le même émerveillement qu'un petit enfant découvrant dans ses mains ses jouets Duplo. 

Une oeuvre du minimaliste Fred Sandback (1943-2003) également présente est à signaler (Untitled - 1969 - Collection Fond régional d'art contemporain Bretagne), un cadre élastique fixé au mur d'un côté et posé sur le sol de l'autre. Aucune présence de miroir ni de vitre dans le cadre, juste la profondeur et la tridimensionnalité du vide à travers. De l'espace que l'oeuvre en s'étirant a ouvert, a capté et finalement recréé. Le grand Lucio Fontana voulait nous montrer le vide et l'espace caché par ses oeuvres, Fred Sandback lui le capture dans un cadre et le recrée.  

Pas d'avis pour l'instant.
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