Les oeuvres marquantes des expositions cet Automne
Merveilles cachées
contemporain moderneLes expositions de cet automne contiennent des oeuvres étonnantes (de Mauri, Jakuchu, Whistler) qui à elles seules démontrent qu'elles valent le détour.
"L'Envol" est la dernière exposition avant fermeture de l'un des lieux emblématiques de l'Art contemporain à Paris, la Maison Rouge. Son propriétaire Antoine de Galbert a enfin décidé d'arrêter son mécénat sur ce lieu discret qui a eu en général bien plus nos faveurs critiques que les expositions du Palais de Tokyo.
Voyage sur la Lune à la Maison Rouge
Comme bien souvent l'installation grand format de l'exposition réussit par son originalité à emmerveiller le visiteur. Dès les premiers pas posés dans la salle qui lui est dédiée, vos pieds rencontrent un sable étrange, car synthétique et doux, pour parcourir une obscurité silencieuse.
Passée la première impression lugubre du lieu, vos yeux enfin habitués au noir aperçoivent une lumière artificielle et blanche éclairer à travers les grands hublots d'entrée tout le sable environnant. La voûte vide et opaque au-dessus de votre tête couvre un silence spatial. Non, vous n'êtes pas sorti d'une navette pour marcher sur la Lune, vous êtes simplement dans Luna une installation très persuasive créée par l'italien Fabio Mauri (1926-2009) dans les années 1960, qui permit au grand public d'anticiper les pas d'Apollo 11.
Sur le même thème de "l'Envol", n'oublions pas l'installation How to make yourself better des russes Ilya et Emilia Kabakov qui vous donnera l'impression d'avoir une seconde identité, celle d'un Ange, en vous poussant des ailes...
L'Art traditionnel japonais au Petit Palais
A l'image d'un petit moineau sur une branche de rosier, tenant sur une seule patte, le japonais Ito Jakuchu peint la nature, dans ses mille détails, comme une entité tendre et fragile.
Il pense une scène de nature comme s'il s'agissait de polir un diamant, d'en faire apparaître les plus belles facettes, en même temps, dans un même instant, avec la précision d'un naturaliste et d'un botaniste. L'aspect figé des choses est vite rattrapé par l'exhubérance des fleurs, la précision d'un papillon butinant dans l'intimité, des canards au plumage ravigorant dans la neige glacée.
L'exposition s'achève le 14 octobre malheureusement vite.
Whistler et les Impressionnistes
L'exposition du Petit Palais consacrée au séjour et aux oeuvres réalisées par les Impressionnistes à Londres possèdent bien des attraits. La vue de la rotonde placardée des différentes "Vues du Parlement anglais" (pourtant connues) de Monet est plus que spectaculaire : voir leurs soleils puissants percer par endroit les murs de brume est aussi marquant qu'une première visite des Nymphéas.
Le mur consacré aux différents jardins anglais peints par Pissarro à la façon pointilliste est un chatoiement de couleurs bleue, verte et mauve ; l'Artiste montre en outre que même le ciel londonien peut être chaleureux par sa lumière.
Nous n'avons pas voulu non plus mettre en avant les chefs d'oeuvre londoniens du pourtant immense Derain. Mais plutôt la découverte du premier grand peintre américain, James Whistler, qui fut capable d'exécuter le chef d'oeuvre impressionniste qui suit dès 1871 :
Les lignes de brume mauvâtre s'élèvent presque matérielles de la Tamise tandis que la ligne de maisons sur l'autre rive semble fondre et la jeune fille au premier plan s'effacer.
L'exposition à ne pas manquer s'achève déjà le 14 Octobre.