Visite du MoMA grâce à la Fondation Vuitton

Performances au MoMA

Publié par arman - jeudi 9 novembre 2017, 14:28 | Voir les avis

contemporain

Grâce au oeuvres prêtées par le célèbre musée new-yorkais, l'exposition "Etre moderne Le MoMA à Paris" est un large panorama sur 4 étages de l'art depuis 1900 jusqu'à nos jours.

Après avoir consacré un premier article au Pop Art, nous nous intéresserons ici à l'Art Contemporain, plus précisément aux grandes performances (parfois éphémères) du MoMA invitées dans les étages supérieurs de la Fondation Vuitton.

Trois oeuvres d'Art Conceptuel, trois performances importantes parfois même par l'espace qu'elles occupent, marquent la visite de l'exposition du "MoMA" de façon particulière. La première qui semble modeste à première vue, a été réalisée par l'américaine Lynn Hershman Leeson dans les années 70.

« BEFORE... I was bored... »

Située dans la galerie au 1er étage dédiée à l'Art Contemporain, l'installation qui rappelle la performance de Lynn Hershman Leeson a quelque chose d'aussi excitant que les romans de John Le Carré et les histoires des plus grands mythomanes.

Alter Ego - 1974-1978 - Lynn Hershman Leeson

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Motivée par l'idée de changer de vie cette artiste de San Francisco vit sous l'identité d'une alter ego Roberta Breitmore, habitant un appartement à ce nouveau nom, se grimant et s'affublant chaque matin d'une perruque blonde pour jouer une vie qu'elle va inventer pas à pas. Cette nouvelle vie la conduit pendant quatre années à jouer une personnalité différente d'elle-même fragile, poussant l'artiifice jusqu'à aller consulter un vrai psychiatre en tant que Roberta Breitmore.

L'installation rend compte du rapport du praticien ci-dessus, qui au cours de la consultation n'y vit que du feu, la prenant pour une personne réellement instable. Elle parle également du vrai poste en entreprise qu'elle occupa tous les jours en tant que Roberta, du compte en banque et du permis de conduire qu'elle acquière sous la peau de cette blonde. Toutes preuves matérielles d'une vie sociale qui ne fut que de la pure fiction.

La seconde, "Measuring the Universe" du slovaque Roman Ondak, est un exemple de performance collective et éphémère.

 « ————  François, 10.10.2017 »

La galerie n°8 occupée par "Measuring the Universe" au dernier étage de l'exposition est une pièce exigüe devant laquelle on doit faire un peu la queue. Pourquoi? Une fois entré on constate rapidement les nuages d'inscriptions au milieu de chaque mur blanc.

Measuring the Universe - Roman Oblak

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Chaque inscription est composée d'une marque horizontale qui correspond à la taille de l'un des visiteurs, de son prénom et de la date de son passage dans la galerie. Chaque marque constitue la particule individuelle et élémentaire de cette grande nuée, de ce grand portrait collectif et humain réalisé par Oblak, qui évolue continuellement avec le flot des nouveaux arrivants. Métaphore et surtout vision sur deux échelles du genre humain, à la fois micro (l'inscription) et macroscopique (le nuage), à la fois individuelle et universelle. 

Expérience musicale

Forty-part Motet - 2001 - Janet Cardiff

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Dans la galerie n°10 aussi haute que la nef d'une chapelle gothique se tient l'installation sonore "Motet à quarante voix" (2001) de la canadienne Janet Cardiff. Montés sur des tiges en acier de 3m quarante haut-parleurs interprètent une composition musicale anglaise du XVIème siècle célèbre pour ses chants polyphoniques. Chaque haut-parleur diffuse et s'identifie à l'une des quarante voix qui forment le choeur de la cathédrale de Salisbury et qui ont enregistré cet admirable chant religieux composé par Thomas Thallis.

Lorsque la session démarre le visiteur-auditeur peut circuler, passer devant chaque "chanteur" afin d'entendre le timbre individuel de sa voix, repérer d'où provient le chant qui reprend sans prévenir à côté, devant ou derrière soi. Janet Cardiff fait ainsi vivre une expérience musicale que ne permet pas l'écoute habituelle des choeurs, même en direct, qui brillent par une unité d'ensemble vocale. Les visiteurs de l'installation ressentent ainsi une profonde émotion musicale liée certes à l'oeuvre elle-même, mais aussi à la très haute définition acoustique qu'atteint le dispositif. Comme aux débuts du gramophone on croirait presque que l'homme, la femme ou l'enfant qu'on entend se cache à l'intérieur humanisant par le chant chacun des haut-parleurs vocaux.   

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