Exposition "Open Series" de Robert Motherwell jusqu'au 21 juillet
Il suffira d'un signe
contemporain moderneRobert Motherwell (1915-1991), est l'un des grands noms de l'art américain souvent associé à l'Expressionnisme Abstrait, un mouvement qui au cours de l'après-guerre marqua fortement l'art du XXème siècle. Sa toile Elegy to the Spanish Republic est en outre une oeuvre emblématique du MoMA à New-York.
Peintes par Motherwell dans les années 70, la galerie Daniel Templon présente en ce moment la série de toiles minimalistes Open Series qui façonnent une exposition en tout point édifiante.
Après que les artistes abstraits eurent gommé sur leurs toiles toute description narrative, les artistes minimalistes des années 50 ont surenchéri et prouvé que des formes aussi hiératiques que symboliques pouvaient détenir un pouvoir d'évocation fort.
Robert Motherwell par exemple trace sur la toile repeinte comme un mur (Untitled - 1974 ci-dessus), un graffiti mystérieux, une figure étrange. Un carré ouvert dont les deux côtés verticaux forment deux branches tendues vers le ciel. C'est peut-être une fenêtre, une ouverture qui se dessine mais qui finalement se convertit en signe et manifeste de façon circonspecte une aspiration vers autre chose, de plus haut.
Comme l'ichtus (poisson) des premiers chrétiens à Rome, comme un "V" de la victoire, c'est un signe de ralliement universel, modeste mais affirmé, que Robert Motherwell décline dans toutes les ambiances de couleur possible. Parfois rouge lorsque ces aspirations se matérialisent dans la douleur.
Une certaine faiblesse dans la démarche se manifeste certes lorsque l'artiste hésite entre signalétique abstraite et simple figuration (voir cependant la vraie fenêtre rafraîchissante et ensoleillée de Mexican Window). Pour autant l'exposition de Robert Motherwell à la galerie Daniel Templon n'en reste pas moins édifiante.