Exposition "Chefs d'oeuvre de Budapest" au Musée du Luxembourg

Panorama hongrois de la Peinture Mondiale

Publié par arman - lundi 2 mai 2016, 15:47 | Voir les avis

classique moderne

Jusqu'au 10 juillet le Musée du Luxembourg présente 80 tableaux de toutes les époques, en provenance du Musée des Beaux-Arts de Budapest aujourd'hui en travaux. Nous avons jeté un large coup d'oeil à cette exposition.

On attendait beaucoup d'une exposition consacrée à l'un des grands musées de la Mitteleuropa, inauguré par l'empereur François-Joseph lui-même en 1906, du temps de l'ancienne Autriche-Hongrie. Certes les oeuvres présentées recèlent un intérêt manifeste et l'exposition est un cheminement chronologique au sein de toutes les grandes écoles de peinture, du début de la Renaissance jusqu'au XXème siècle expressionniste (Shiele, Kokoschka).

Nombreux sont d'ailleurs les grands Maîtres à y être représentés. Néanmoins si l'on y trouve des Véronèse, du Dürer, voire du Rubens, on n'y contemplera pas forcément les oeuvres les plus brillantes. On aurait aimé admirer le Déjeuner des paysans de Vélasquez ou La Madone Esterházy de Raphaël, qui n'ont malheureusement pas fait partie du voyage pendant la réfection du Musée de Budapest.

L'exposition néanmoins démarre par des oeuvres de la fin du Moyen-Age et de la Renaissance, en particulier une de l'allemand Lucas Cranach. 

La Renaissance allemande

Salomé avec la tête de Saint-Jean Baptiste (Détail) - 1530 -  Lucas Cranach

La flamboyance dorée de Salomé ci-dessus, dont la lourde parure dorée fait corps comme une natte nouée autour du cou, a pour contrepoint la sobriété du paysage vert et bleu de l'arrière-plan. Cranach, ami de Martin Luther, par le jeu des couleurs associe la nièce du roi Hérode à la tête coupée de Jean-Baptiste. Nous l'avons volontairement omise afin de préserver l'éclat génial des couleurs, du sens puritain de la composition. Pour le très protestant et moraliste Cranach, l'exhibition de la richesse et du luxe est mortifère et anti-naturelle.  

Dürer exhibe lui la grand finesse de son pinceau dans le très chaleureux Portrait d'un jeune homme (1510) où la chaleur du pelage, infiniment détaillé, de la tunique, exhale dans le rouge du décor. 

Les vénitiens

De Milan où séjourna le Grand Léonard on retrouve l'excellent Bernardino Luini, l'un de ses meilleurs suiveurs, avec une toile caractéristique du style sfumato, remarquable pour la douceur des visages représentés. Mais ce sont surtout les peintres de Vénise qui apportent les meilleures contributions à l'exposition. 

Le premier est le Tintoret, et ses pointes de couleurs luminescentes, qui raconte avec drôlerie - malgré la raideur des personnages - l'histoire d'Hercule réveillé au lit par le Faune. Comme elle n'est pas marquée complètement par l'empreinte du génie de Jacopo Robusti, on serait tenté d'attribuer cette toile plutôt à Bassano l'un de ses brillants imitateurs. 

Le Christ en Croix - 1580 - Véronèse

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Le Véronèse met en scène un Christ en croix de façon à ce que la scène surplombe l'espace autour et le paysage en arrière-plan, marquant ainsi l'importance spirituelle d'un moment allant bien au-delà de la tragédie familiale. Il faut s'éloigner de ce petit tableau pour apprécier la perspective ouverte vers la cité située un peu plus bas au loin, et vers les nuées qui semblent se déchirer (de façon un peu artificielle) après que le Christ a expiré.

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