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Silhouette et Paysage

La Décalcomanie - 1966 - Collection particulière

L'Heureux Donateur - 1966 - Bruxelles, Musée d'Ixelles

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Magritte s'amuse avec cet homme aux cheveux représentés minutieusement un à un sous son chapeau melon - La Décalcomanie - 1966 - Collection particulière. D'un aspect lourd et sérieux il nous tourne le dos. Sa silhouette apparaît en double, à l'opposé si transparente et légère qu'elle s'estompe pour faire place aux couleurs du ciel, éclatant et limpide, dont au départ elle bouchait la vue.  

On retrouve l'homme au chapeau melon - L'Heureux Donateur - 1966 - Bruxelles, Musée d'Ixelles - sur la silhouette duquel se projette cette fois une scène paisible et nocturne. De cette grande maison éclairée et calme sous la lune, que l'on devrait voir derrière le parapet, peut-être est-ce lui le propriétaire ? Est-ce donc lui le donateur et cette maison familiale serait-elle symbole de son bonheur ? Ces questions restent sans réponse, laissant une impression de calme et de mystère à la fois.

Surréalisme et Fantastique

Avec - La Magie Noire (1ère version) - 1934 - Collection Particulière - nous entrons de plein pied dans le Surréalisme au sens propre, c'est à dire le genre artistique très proche du Fantastique. Il semble que le personnage féminin du tableau contrôle l'irruption d'un paysage d'azur en plein milieu d'un salon, qu'elle ait le don de se pétrifier en statue bleutée au regard sans pupille, pour porter sur son épaule devenue inerte une imperturbable colombe. 

La Magie Noire (1ère version) - 1934 - Collection Particulière

Les jours gigantesques - 1928 - Dusseldorf

La Mémoire - 1948 - Bruxelles, Musée Magritte

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Les jours gigantesques - Les jours gigantesques - 1928 - Dusseldorf - ou devant (peut-être même à travers) le mur d'une pièce, l'apparition d'une scène de dispute brutale entre un homme et une femme aux proportions considérables. Dans la perspective ceinte par les contours de la silhouette féminine, apparaît l'image en direct de la victime nue en train de se débattre des bras de son agresseur que l'on aperçoit partiellement. Par la seule image de toile, qui nous donne l'impression de recevoir une vision de "mentaliste", on est presque déjà dans une série fantastique : un viol, un crime est-il en train d'être commis derrière le mur ? 

Et nous achèverons le compte-rendu de l'exposition par la plus belle des toiles de la dernière salle - La Mémoire - 1948 - Bruxelles, Musée Magritte. Si l'apparition d'une tâche de sang, d'une blessure sur la tempe d'une statue peut paraître insolite, le surréalisme du tableau est surtout empreint de poésie. Tout comme la feuille déposée par l'apesanteur et le hasard la tâche de sang, à l'instar des blessures de l'existence gardées en mémoire, aura été posée sur ce visage par la force fatale du destin. On voit que le titre à nouveau est primordial pour comprendre que le tableau est surtout une image symbolique.

Décidément René Magritte était un gran poète : son oeuvre très attachante est à découvrir au Centre Pompidou jusqu'au 23 janvier prochain.

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