Les oeuvres marquantes de l'automne-hiver 2016-2017.

Le meilleur des galeries cette saison

Publié par arman - samedi 18 février 2017, 22:32 | Voir les avis

contemporain

Si leurs expositions n'ont pas fait l'objet d'une critique, nous nous sentons obligés de vous faire découvrir les toiles marquantes vues dans les galeries cette saison. 

Les artistes du monde entier, dont nous avons beaucoup apprécié les toiles, se nomment Sean Scully, Etel Adnan, Jörg Immendorf...

Etel Adnan

L'Artiste libanaise exposait de nouvelles aquarelles à la Galerie Lelong durant les mois d'octobre et novembre. 

Pendant ce temps, l'Institut du Monde Arabe consacrait lui une rétrospective à toute l'oeuvre de cette grande intellectuelle, avec en fond sonore la lecture de "L'Apocalypse Arabe", le plus grand livre du XXème siècle écrit en cette langue tout simplement.

Nous avons donc pu redécouvrir les peintures et le style très récents dans sa carrière, de cette jeune dame de 92 ans. Avec des couleurs, des formes rieuses et homogènes, elle suggère de façon semi-abstraite le littoral méditerranéen de son pays, la montagne (son Mont Liban souvent), le soleil au midi ou au couchant.    

Sans titre - 2014 - Galerie Lelong

La série "La Poids du Monde" - 2016 - Galerie Lelong

Oeuvres - Rétrospective IMA

Sans titre - 2014 - Galerie Lelong

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Un point de vue sur un bord de mer ensoleillé. Le soleil qui se lève au-dessus d'une pyramide. C'est de l'abstrait qui certes frôle le naîf mais reste fortement suggestif et descriptif ; et le style d'Etel Adnan est aussi agréable que sont vives et intenses les couleurs qu'elle utilise.

Sean Scully

Pour "Doric" sa précédente exposition à la galerie Lelong, l'irlandais Sean Scully nous avait étonné avec ses constructions asbtraites sur grands formats. 

Doric Sky - 2011

Wall Blue - 2015

Landline Red Yellow Blue - 2015

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Les dominos formaient sur la toile-cerveau un assemblage étonnant d'humeurs et d'idées, entre gris-clairs et gris foncés. L'un des tableaux de cette série est à présent accroché sur l'un des grands murs de l'exposition permanente à Beaubourg.

Son inspiration cet automne a puisé encore dans cette veine mais les toiles plus colorées dans leur ensemble sont devenus moins convaincantes. Les teintes affadies par le type de support, qui donne son nom à l'exposition ("Metal"), peuvent néanmoins se superposer en un éclat bien tenu, comme sur le brillant Landline Red Yellow Blue - 2015.  

Jörg Immendorff

La galerie Suzanne Tarasieve dans le Marais exposait cet automne les toiles de Jörg Immendorff, peintre qui appartient à une génération de grands artistes allemands de l'après-guerre. Nous découvrîmes interloqués et séduits cet artiste haut en couleur grâce aux toiles et sculptures en bois peint de la Collection Michael Werner, léguée et exposée ces dernières années au MAMVP.  

Pour sa petite rétrospective la galerie présentait dès l'entrée, des scènes de bars peintes sur grand format qui sentaient le soufre et exhalaient un parfum de décadence endiablée - Il n'y a pas d'enfer - 1985. Des oeuvres foisonnantes comme peuvent l'être, dans un tout autre style et sujet, les grands formats du Tintoret ou de Véronèse. Celles d'Immendorf partagent un travail impressionnant sur la lumière et les couleurs. Le trait de l'artiste allemand bien sûr modeste, frôle la bande dessinée ; il donne à son style une touche humoristique et contemporaine. 

Les grands formats d'Immendorff portent certes la critique sociale de l'Artiste mais son discours politique est cependant resté en filigrane : quel sens a au juste la symbolique des piliers de bars de - Café Deutschland VIII - Aucune lumière pour qui - 1980 - que l'on voit se poser un bandeau sur les yeux aux couleurs de l'Allemagne?

Alors... Visite à un artiste - 1976

Hommage à Waldi, représentant de la jeunesse - 1976

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En revanche d'autres tableaux peints en relief sur bois, ont un propos plus direct : il s'agit des oeuvres représentant des personnages masculins campés sur leurs deux jambes puissantes, qui s'élancent ensemble dans un mouvement de solidarité révolutionnaire entre travailleurs et artistes. C'est un idéal de propagande haut en couleurs, un hymne fort à l'action politique, dans laquelle chaque individu massifié sur la toile occupe évidemment une place importante.

Et les autres ?

A la galerie Kamel Mennour, l'artiste amércain Liam Everett essayait de renouveler l'expressionnisme abstrait américain et la technique du "all over". Si sa peinture tombe souvent dans l'impression "papier peint déchiré", il crée pour Untitled (Eightercua) - 2016 - Liam Everett un maëlstrom gazeux et varié : tout est nuages de vapeur gris-blancs, auréoles de couleurs fluorescentes et motif noir, dans un équilibre fascinant.

La Galerie Vallois située rue de Seine dans le 6ème, avait consacré à l'automne dernier une exposition à un artiste important du XXème siècle, le suisse Jean Tinguély. Le créateur de la Fontaine Stravinski avec Niki de Saint-Phalle aimait compléter les sculptures colorées de sa compagne de ses oeuvres métalliques en mouvement. Pour le 25ème anniversaire de sa mort, la galerie présentait une quinzaine de ses mécanos, qui prennent vie le court instant où l'hôtesse les branche à la fée Electricité. Si certaines d'entre elles ne produisaient qu'un bruit rauque en tournant, d'autres dessinaient dans l'air de belles trajectoires abstraites. Ou bien faisaient vibrer de petits pantins - Vive la Muerta - 1963 - ou des jouets recyclés - Wackel-Baluba - 1963. Les mouvements gracieux de ces mécaniques qui n'ont aucune fonction utilitaire, prennent en dérision notre belle modernité.

Dans le même quartier la galerie Loevenbruck présentait elle une petite rétrospective du peintre Gilles Aillaud, membre de la "Nouvelle Figuration" mort en 2008 et dont l'oeuvre fit l'objet d'une exposition au MAMVP dans les années 70. L'affinité de cet artiste pour les peintures de grands animaux peut au départ faire sourire. Mais l'observateur devient rapidement perplexe devant ses grands formats, taillés à bonne mesure pour représenter de belles et massives bêtes sauvages. C'est leurs présences formidables dans un environnement aussi artificiel et urbain qu'un parking souterrain, qui crée un décalage étonnant. Le sens du naturel que possède Gille Aillaud, lorsqu'il représente ce Rhinocéros - 1972 ou cet - Intérieur et hippopotame - 1970, est ainsi amplifié par la mise en scène qu'il a lui-même choisie.

Pas d'avis pour l'instant.
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